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Adoption - Possible pour une femme seule?

Pour Claire Villeneuve, pas question que son célibat l'empêche de réaliser son rêve. Seule ou pas, elle deviendrait mère.

Modifié le :
2009-02-23 09:34
Publié le :
2008-11-15 10:51
Par:
Nadine Descheneaux

L'appel de la maternité

J'allais manquer de temps. Voilà ce que j'ai compris quelques mois après mes 40 ans. Mes déboires amoureux m'avaient laissée songeuse, mais lucide. Le temps de rencontrer un homme, d'apprendre à se connaître, de savoir s'il voulait des enfants, de cohabiter, etc. Trop long! Et puis, je voulais un enfant. D'aussi loin que je me souvienne, je m'étais imaginée être mère.

Décider d'adopter tout en étant célibataire n'a pas été une décision rationnelle. Ce fut un cri du corps. Tout en moi me disait que je voulais connaître ce que c'est d'être une maman. Une fois la décision prise, rien ne m'a vraiment ébranlée, pas même le flot de questions, de remarques et d'histoires d'horreur d'adoption que j'ai pu entendre.

Les préparatifs

En septembre 2006, s'enclenche ensuite une série de démarches qui me mèneront - presque un an plus tard - à serrer mon garçon dans mes bras. Qui l'aurait cru? Lors d'un de mes premiers appels aux agences d'adoption, j'ai parlé à une dame qui m'a dit que les adoptions pour les célibataires représentaient un faible pourcentage. Mince espoir. Elle a ajouté: «Ne vous découragez jamais!». Cette femme ne sait pas combien ce maigre encouragement m'a aidée. Cette pensée m'a animée pendant tout le processus. Je me raccrochais à cela, toujours. Un jour, il faudra que j'aille le lui dire.

Au début de janvier, je signe un contrat avec une agence pour une adoption au Vietnam. Intuition de future maman, je me voyais avec un bébé garçon. Je précise donc à cette rencontre que je désire un garçon entre 0 et 6 mois. Pas plus vieux. Je savais que ça limitait mes «chances», mais tant pis. Je fais les choses à ma manière. Je n'allais pas changer d'avis pour des considérations de probabilités.

Poussée par l'urgence et heureuse d'être dans une phase d'action, je me suis dépêchée de rassembler tous les documents pour compléter mon dossier: enquête policière, examen médical et évaluation psychosociale, entre autres. Le stress est palpable. Et surtout, malgré le soutien de ma famille, le soir quand je rentrais chez moi, j'étais seule. Immensément seule avec mon désir de maternité qui demeurait, malgré tout, inébranlable.

Tout est finalement prêt pour le dépôt final à la mi-avril. Ensuite... l'attente. Pour lâcher prise et pour fuir tous les «Pis? As-tu eu des nouvelles?», je suis partie, le 23 juillet, en vacances à Saint-Jean-Port-Joli... avec un portable. Pressentiment?

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Le petit homme de ma vie

Le petit homme de ma vie

Probablement! N'ayant pas pu me joindre au téléphone, on a envoyé par courriel ma proposition d'adoption. Ma connexion Web étant hyper lente, j'ai vu apparaître ligne par ligne la photo de mon fils. Il était tellement beau! Il avait deux mois et demi. C'était lui... mon enfant du bout du monde.

Mi-septembre, je suis dans l'avion avec une amie en direction du Vietnam. Dans mes bagages, tout le nécessaire pour prendre soin de Florent. Dans mon coeur, tout l'amour du monde pour lui, déjà. Quel soulagement de partir. J'étais à nouveau de retour dans l'action.

Le groupe de parents adoptifs et moi attendions tous dans le lobby l'arrivée de nos enfants. Quand la petite fourgonnette est arrivée, j'ai été la première à me lever et à aller le chercher. Il était tout menu, tout beau. Pourtant, une foule de questions voguaient dans mes pensées dont la principale: va-t-il m'en vouloir de ne pas avoir eu de papa? J'ai vu l'orphelinat où il habitait. Rien de lugubre, au contraire. C'était beau, vivant et bien décoré. J'ai la certitude au fond de moi que, même si parfois certains de ses besoins primaires n'ont peut-être pas été comblés, Florent était bien là-bas.

On a passé les 21 autres jours du voyage à faire connaissance, tranquillement. Je ne sortais que très peu. Je n'avais pas le goût d'aller visiter ou de faire des sorties. Ce qui m'importait le plus, c'était le lien précieux que je tissais alors avec mon jeune homme.

De retour au Québec, à l'aéroport, j'étais tellement heureuse de le présenter enfin. C'est un jour inoubliable! Ensuite? La vie, toute simple. J'ai rallongé mon congé pour rester un an avec lui. Florent, c'est le petit homme de ma vie... en attendant de rencontrer le plus grand! Car je ne mets pas une croix sur ma vie amoureuse. Je continue de croire qu'il y a plein d'hommes qui veulent des enfants - ou qui en ont déjà - et qui me choisiront quand même. Dernièrement, j'ai plutôt lâché prise là-dessus. Quand ça arrivera, ça arrivera. C'est tout. J'ai davantage confiance en la vie. Je me sens plus forte. Je me sais capable de surpasser tous les obstacles. Je suis plus sage, peut-être, aussi.

Cet été, une dame rencontrée dans un parc s'est approchée de nous et m'a demandé si Florent avait été abandonné et si je l'avais adopté. Devant mon affirmation, elle s'écrie: «Vous lui avez sauvé la vie!». Du tac au tac, j'ai répliqué: «Il a plutôt sauvé la mienne!». Et je suis repartie avec cette idée au fond de moi. Venu du bout du monde, ce petit bonhomme m'a profondément changée... pour le mieux.

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Commentaires

  • tendresse's avatar tendresse a écrit :

    2009-02-26 3:00 PM

    Je suis absolument d'accord qu'une femme seule puisse avoir un enfant non seulement l'adopter mais pour qu'elle puisse en avoir un bien à elle si elle désire connaître les joies de la maternité. J'ai une fille qui a présentement 34 ans. Elle est célibataire et nous dit souvent qu'elle espère un jour rencontrer un homme pour fonder une famille. Je lui ai dit qu'elle avait encore le temps. Cependant, je lui ai fait la mention qu'elle était capable seule d'avoir cet enfant tant désiré si elle le voulait. Elle a une très bonne situation financière et une profession qui est toujours en demande alors je ne vois pas pourquoi elle s'empêcherai de réaliser son rêve. Si cet enfant est élevé avec tout l'amour qu'elle peut lui donner et qu'elle est appuyée par notre famille. Ce sera moins pire qu'un enfant qui a ses deux parents à la naissance et qui en perd un des deux lors d'un divorce.
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