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Séduction - Les Québécois de mauvais dragueurs?

Tout le monde se plaint que plus personne n’ose flirter. Rien ne sert de pointer un coupable. Il faut plutôt cultiver les plaisirs de la séduction.

Modifié le :
2010-03-31 16:55
Publié le :
2010-03-04 18:56
Par:
Annick Duchatel

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Séduction - Rien ne vas plus au Québec!

La rumeur court et s'amplifie!
Rien ne va plus sur la scène de la drague au Québec - mis à part quelques îlots urbains branchés.

Ce constat m'a frappée alors que je m'attablais dans un bar à tapas montréalais, un endroit qui invite pourtant aux rapprochements. Dans un coin, j'ai aperçu quelques groupes de femmes, leur sac à main serré tout contre elles. Dans l'autre angle du bistro, plusieurs hommes semblaient totalement absorbés dans la contemplation de leur iPhone. Entre les deux clans se dressait un mur invisible.

L'auteur Jean-Sébastien Marsan, cosignataire avec Emmanuelle Gril du percutant essai Les Québécois ne veulent plus draguer et encore moins séduire (Les Éditions de l'Homme), lance à cet égard un vrai cri du coeur: «Les gais sont fiers de l'être et ont l'air d'avoir du fun, alors que la morosité règne du côté hétéro. Faudrait-il organiser un défilé de la fierté hétéro pour que les relations homme-femme redeviennent tendance?»

En dépit de la récente multiplication des sites de rencontres, des salles d'entraînement mixtes et des voyages ou loisirs pour personnes seules, l'art de séduire - du moins au Québec - semble s'être perdu quelque part à la fin du siècle dernier. La preuve? Des «ateliers de séduction » apparaissent un peu partout dans la Belle Province. Dans le même ordre d'idées, afin de répondre aux questions que lui posent de nombreux célibataires désemparés, Michel Dorais, sociologue de la sexualité, vient tout juste de publier un Petit traité de l'érotisme (VLB Éditeur).

Les Québécois plus respectueux envers les femmes?
Pour Élise Bourque, sexologue clinicienne et psychothérapeute, le Québécois a les défauts de ses qualités. Elle a notamment pu le constater en comparant l'attitude typique des mâles d'ici avec ceux de la mère patrie. «Quand je vais en France, dit-elle, je déteste me faire siffler. Là-bas, j'ai l'impression d'être un morceau de viande! Dans le monde occidental, le Québec est à mon avis l'endroit où les hommes ont le mieux intégré la notion d'égalité entre les sexes.

Par conséquent, quand ils sont attirés par une femme, il leur semble normal de ne pas devoir automatiquement faire les premiers pas.» Bref, il serait un peu paradoxal pour nous de réclamer à la fois des rapports égalitaires et un retour à l'homme-chasseur, de vouloir le beurre et l'argent du beurre.

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Séduction - Les Québécoises contrôlantes?

Les Québécoises contrôlantes?
Je pense ici à ma copine Marie, 46 ans, qui a mis fin en 2002 à sa relation amoureuse après 14 ans de vie commune.

Depuis, elle a rencontré une dizaine de soupirants. «Je voulais trouver un homme ayant le même bagage culturel et les mêmes goûts que moi, dit-elle. Pendant quelques semaines, j'ai fréquenté un gars que je connaissais de vue: j'avais déjà aperçu sa photo sur le site de rencontres Réseau Contact et son fils allait à la même école que le mien. Toutes les conditions étaient réunies pour que ça fonctionne entre nous: on avait plein de points communs et j'avais un gros béguin pour lui. Mais dès que j'ai manifesté l'envie de le voir plus souvent, j'ai senti un recul de sa part. M'a-t-il trouvée envahissante? Chose certaine, je me suis vite rendu compte qu'il avait remis sa photo en ligne...»

Ce genre de désillusion est un constat qu'Élise Bourque fait souvent en thérapie. «Les hommes ont peur de se faire contrôler, remarque la sexologue. Parfois avec raison: les Québécoises sont des femmes de caractère et il y a pas mal de "Germaines" dans le lot! Elles veulent aller vite, s'engager rapidement, oubliant que la séduction est un jeu. Et que l'amour met du temps à naître. Les hommes préfèrent alors fuir sans un mot pour ne pas faire de peine. Et, bien sûr, ils en font quand même.»

Ce qui désole Marie dans sa dernière mésaventure, c'est qu'elle n'a pas vraiment pu tenter sa chance. «Il y a 15 ans, une relation comme celle-là n'aurait peut-être pas duré toujours... mais au moins une année! Aujourd'hui, ça va si vite qu'il y a une sorte de violence dans la conclusion des rapports. Après un mois de fréquentation, on passe déjà à un autre appel.»

Sous-doués, les Québécois?
Les auteurs Jean-Sébastien Marsan et Emmanuelle Gril - qui ont déjà formé un couple dans la vie - estiment qu'il y a actuellement une «crise de la rencontre» au Québec. «Les gens ne vont plus les uns vers les autres et c'est d'une grande tristesse», affirment-ils. Dans leur essai publié l'automne dernier*, ils pointent les causes psychologiques, sociales, culturelles et même historiques (l'incontournable quête identitaire) du phénomène, tentant d'expliquer pourquoi «ça coince» entre les deux sexes.

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Séduction - La peur du rejet chez les hommes

Premier facteur ciblé: la peur du rejet chez l'homme québécois
«Ici, il y a une très forte notion de respect à l'égard des femmes, note M. Marsan. Le mouvement féministe a bien fait son oeuvre sur ce plan.

Cela dit, dans certaines cultures européennes, la séduction est presque une seconde nature et, pour le donjuan, l'échec fait partie du jeu. Au Québec, par contre, le rejet est vécu comme une blessure narcissique.»

Résultat
Les mâles de chez nous doivent littéralement réapprendre à séduire. «Marie-France Archibald, la directrice des ateliers pour célibataires CoachSéduction, fait même de la programmation neurolinguistique pour que les hommes éliminent les traces de leurs mauvaises expériences passées», rapporte Mme Gril. Une sorte de débriefing pour éclopés de la drague...

Par ailleurs, le poids des attentes est tellement lourd - de part et d'autre - qu'il enlève toute spontanéité à la rencontre amoureuse. «La drague? Les gens s'en font une montagne, assure Jean-Sébastien Marsan. À tel point que l'enjeu est devenu énorme. Or, il faut redonner au flirt la place qu'il avait autrefois: un jeu agréable qui donne du piquant à la vie... et dont l'issue n'est pas une question de vie ou de mort.»

Par exemple, décider après une première soirée en tête-à-tête lequel des deux partenaires devra vendre son condo s'avère sans doute prématuré. «Mieux vaut aussi chasser de son imaginaire les modèles irréalistes: prince charmant pour elle, star porno siliconée pour lui. Ce sont les deux faces de la même médaille!» renchérit-il.

Selon les auteurs de cet essai sur la drague, il reste pourtant une tranche d'âge qui n'a pas perdu la main côté séduction: celle des babyboomers, issus du moule des «années érotiques». «Je me fais plus souvent chanter la pomme par des hommes dans la soixantaine que par les gars de ma génération», confesse Emmanuelle Gril, 44 ans. Moins absorbés que les plus jeunes par le réseautage en ligne, ils recherchent les vrais contacts. «Et avec les femmes, ils ont encore le réflexe galant devant une portière de voiture...»

* Les Québécois ne veulent plus draguer et encore moins séduire (Les Éditions de l'Homme), Montréal, 2009.

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La version longue de cet article a été publiée dans le numéro de Février-mars 2010 du magazine Vita .

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Commentaires

  • cpukefaire's avatar cpukefaire a écrit :

    2010-03-29 2:58 AM

    Un des problèmes non-mentionné, c'est que la majorité des hommes non pu d'argent et les femmes sont plus exigeantes (2 directions opposés). Je regarde autour de moi et je vois pleins d'hommes qu'on a sorti des écoles pour que les femmes aient leur place dans la société, homme qui se retrouve avec de petit salaire tout juste capable de payer le loyer...nous n'avons pu de fierté et d'estime de soi. Nous vivons dans une société de consommation et d'apparence...2 choses que les hommes ne peuvent pu se permettre. Moi j'ai 34 ans et je me considère complètement dépassé. J'ai compris que pour moi il n'y avait pu de chance d'avoir quelqu'un dans ma vie et je m'organise présentement pour ne pas que les 30 prochaines années, ne soit pas trop pénible. Je n'ai pas l'intention de vivre plus vieux que 65 ans!
  • Dvolution's avatar Dvolution a écrit :

    2010-03-29 5:36 AM

    Un autre problème non mentionné, mais qui est relié à la peur du rejet : Lorsqu'il y a une filles qui semble te plaire dans un bar, les chances qu'elle te donne une mauvaise impression dès le premier contact sont hyper élevé. J'ai voyagé à travers le Canada et un peu aux États-Unis. Les filles d'ailleurs ne sont que très rarement aussi difficile d'accès qu'ici. Comme je disais, le risque de mauvaise impression est très élevé, parce que la fille d'ici sait qu'elle plaît, alors elle est exigeante dans ses goûts masculin et te fais vite savoir que tu n'es pas assez bien pour elle dans sa manière de parler et sa gestuelle. Les femmes ont condionné les hommes à croire qu'ils seraient rejeté avant même d'abordé la fille.
  • Jowelune's avatar Jowelune a écrit :

    2010-03-29 7:57 AM

    Je crois aussi que même si l'on vit dans une société où la femme est égale à l'homme, ce dernier doit être compétitif et doit assurer. Si l'ont parle de rapports sexuels, dans la mentalité générale, l'homme doti satisfaire la femme. Ainsi, on donne une lourde tâche aux hommes, normal qu'il stress ou soit maladroit. Ils doivent bien la sentir cette charge. Aussi, l'homme et la femme sont très différents, ils ne pensent pas de la même manière, alors il est donc normal que les relations entre les deux sexes ne soient pas toujours faciles. Et puis, ce n'est pas seulement une question d'âge, mais également de génération. Le monde va de plus en plus vite, personne ne prend le temps de s'arrêter ( je dis personne, mais je généralise). Donc, dans les gens de plus en plus jeune, personne ne veut perdre son temps avec quelqu'un qui pourrait ne pas lui convenir, car on pense au futur bien avant de penser au présent, contrairement à ce que la génération ''peace and love'' fait. Le temps c'est de l'argent dans la tête de beaucoup de personne. Également, avec tous les gadjets cellulaires et ordinateurs, les gens se ''parlent'' plus là-dessus que face à face. Normal qu'il y ait des problèmes de communication. Il y en a entre personne du même sexe, alors imaginer un gars qui tente d'approcher une fille qui lui plait sans trop savoir quoi faire : Il a l'air d'un bel idiot et la femme le ressent, et le prend comme tel! Ce doit surement être le cas si une fille tente d'approcher un gars.
  • Passé au tordeur's avatar Passé au tordeur a écrit :

    2010-03-29 9:43 AM

    Je crois sincèrement que plusieurs femmes devraient faire un brin d'introspection. Non seulement, les femmes de ma génération (j'ai 44 ans) ont une tendance à la germainanisation mais le pire c'est qu'elles ne semblent pas se rendre compte que cette attitude les rends inaccessibles. L'autre génération, la suivante les 25-35, ne sont pas mieux. Elles sont orientées carrière et lèvent souvent le nez sur le gars en hyundai accent pour préférer le gars 20 ans plus vieux qu'elles plein aux as, roulant en Mercedes. La prochaine génération je ne sais pas mais j'ai très peu d'espoir.... Mesdames réevaluées donc un peu vos valeurs....
  • hmoderne's avatar hmoderne a écrit :

    2010-03-29 11:17 AM

    Les femmes ont obtenue l'égalité des sexe, et j'en suis bien content, car elles le méritent. Mais néanmoins, certaines semblent vouloir seulement le meilleurs des mondes. Je m'explique, dans le passé, l'homme était le pourvoyeur dans la famille, donc il s'occupait de rapporté l'argent à la maison et la femme de faire le ménage. Aujourd'hui, il me semble que rapporter l'argent, aider dans les tâches ménagère et faire l'homme galant semble être un minimum, c'est dire parfois insuffisant! Je suis un homme dans le début trentaine, et personnellement je crois faire l'impossible et elle est encore insatisfaite. Dans un monde dont l'équité des sexe s'applique, il faut faire toute la galanterie, payer les restos, acheter les cadeaux, payer les dépenses familiaux et quoi encore! C'est une règle du droit acquis des femmes qui semble régner, c'est dire qu'elles ont droit à tout ce que l'homme faisait auparavant et du plus de maintenant! C'est presque un monde de la femme "Reine"! Et vous dites que l'homme ne semble plus vouloir draguer! Je comprend que la femme à beaucoup souffert dans le passé par des unions malsaine, mais ca ne corrige pas la situation en aucun point de faire la "REVENCHE" sur l'homme moderne! Nous avions tous été enfant, vues la vie de nos parents et je crois personnellement que l'homme moderne essai de cherché un juste milieu, dans le respect des deux sexe!
  • Ulysse's avatar Ulysse a écrit :

    2010-03-29 11:17 AM

    Le problème est lié au fait que le féminisme a poussé les choses trop loin et aujourd'hui les hommes et les femmes en payent tous les deux le prix. Ça m'a pris du temps à comprendre. La plupart des filles ici (et mon ex en particulier) tentent continuellement de déprogrammer la nature profonde des hommes. Les hommes veulent paraitre gentils (dans cette ère de "politically correct") et essaient donc leur gros possible pour donner à la femme ce qu'elle demande mais le problème c'est que bien souvent, ce qu'elle demande n'est pas ce dont elle a vraiment besoin et c'est seulement après-coup qu'elle comprend son erreur. À ce moment là il est trop tard car le gars est devenu l'ombre de ce qu'il était avant sa relation avec elle. C'est pour ça que les hommes ont "peur" du rejet par la suite parce qu'on a été habitué dans nos relations à douter de nous-mêmes à force de se faire dire qu'on étaient pas gentils d'être comme ci ou comme ça. Se faire taper sur la tête à répétion ça fini par tuer l'estime de soit et les jeunes hommes grandissent en voyant leur père diminué et à la botte de leur mère. C'est évident qu'en grandissant ils croient que c'est normal comme ça mais ça n'a rien de plus anormal et c'est "Made in Québec" en plus. Je ne vois pas de quoi on aurait à être fier!
  • tannante's avatar tannante a écrit :

    2010-03-30 6:57 PM

    je crois que les hommes vivent une période libertine(procrastination) causer par un précédent religieux controlant suivi d une révolte en ce sens.Les femmes s adaptent au fure et a mesure,comme depuis des lunes!Trop c est comme pas assez.La ils se cherchent!Avant c étais 6 enfants,et ensuite le confort,maintenant 2 enfants-le lave-vaiselle chromé pis les beaux désabillés tout ca accompagner de techniques avancés.Mettons que c est assez pour ne pas vouloir se conformer tout en ayant le pouvoir de s évader,c est tellement beaux ailleurs asteur et plus facile!La totale.
  • Lorelya23's avatar Lorelya23 a écrit :

    2010-06-02 8:19 AM

    Tout ce que je vois ici, c'est un défouloir pour hommes esseulés... Je suis désolée, messieurs, mais je dois vous contredire! Nous vivons dans une société superficielle basée sur l'apparence, la performance et l'entourage. Nous ne sommes plus à l'aire des qualités et des valeurs de chacun. C'Est dommage, certes, mais réel. Les hommes de ma génération (J'ai 20 ans), sont, pour la plupart, macho, vantard et extrêmement exigeant par rapport au corps que leur blonde doit avoir! Vous ressentez peut-être de la pression ou du rejet des femmes, mais voilà ce que donne des années de persécussion. Les femmes se sont libérées de toute cet aspect superficiel que les hommes ont instauré! Voilà pourquoi certaines d'entre elles se montre plus fermée à l'approche des hommes. ce n'est généralement pas parce que l'homme ne lui plait pas, c'est plutôt par pudeur, par soucis de ne pas être considérée comme une aventure d'un soir ou une fille facile. On aime seulement se faire désirée, maintenant que nous avons la possibilité de contrôler quelque chose!! ;)
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