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L'envers de l'alcool

Manon*, une femme choyée, a longtemps été une alcoolique déguisée en buveuse sociale. Témoignage d'une accro démasquée.

Modifié le :
2009-03-06 11:06
Publié le :
2008-12-22 16:48
Par:
Josée Larivée

En route vers l’alcoolisme

Propos recueillis par Josée Larivée

J'avais 13 ans la première fois que j'ai tenu un ballon de rouge dans ma main. Je me suis sentie belle, invincible, sexy. Je ne savais pas, en ce Noël 1967, que ce sentiment était un leurre. Et même si je l'avais su, je me demande comment j'aurais pu résister. Déjà, le vin m'avait séduite. Mais je n'allais pas souffrir d'abus; j'allais souffrir de dépendance.

Je me suis mariée tôt. Nos amis étaient de bons buveurs, et je blaguais en affirmant que c'était un critère d'amitié. J'enseignais la littérature à une jeune élite féminine. Avec les plus allumées d'entre elles, nous avions formé un groupe de discussion. Après nos soirées de théâtre, nous nous réunissions dans un café. Elles buvaient du thé, et moi, du vin. Quand j'atteignais l'état d'engourdissement, une porte s'ouvrait vers l'infini. J'en voulais encore. Toutes les occasions étaient bonnes pour y parvenir, et je fuyais littéralement les endroits sans alcool.

Je me souviens de cette soirée où le fait que je commande du thé avait causé une réelle commotion. J'avais écourté la discussion pour rentrer chez moi au plus vite: je désirais apprendre à mon mari que j'étais enceinte. Mais à la maison, j'ai débouché une bouteille avant même d'enlever mon manteau. Malgré moi, le besoin d'un verre s'imposait... Luc avait décidé de se coucher tôt. Le croyant sorti, j'avais bu en l'attendant. Il s'est levé au milieu de la nuit et m'a réveillée. J'avais calé les trois quarts de la bouteille (je n'en vidais jamais une au complet). Je venais de rater ce qui aurait dû devenir un souvenir magnifique: l'annonce de la venue de notre premier enfant.

L'ivresse du faux-semblant

Nous avons divorcé après 10 ans de mariage. Un ulcère d'estomac avait poussé Luc à cesser de boire et, comme l'alcool était devenu notre lien principal et l'activité la plus viable de notre couple, notre relation n'a pas tenu le coup. J'ai encaissé la séparation sans faire trop d'éclat. J'ai élevé ma fille de manière stricte mais affectueuse, et elle a vu son père régulièrement. Pendant les weekends qu'ils passaient ensemble, mes grands crus m'apportaient tout le réconfort voulu. L'alcool a finalement gelé mes sentiments et noyé mes émotions.

* Nom fictif

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Page 1:
En route vers l’alcoolisme
Page 2:
Ma dépendance à l’alcool
Page 3:
Engloutie et engourdie
Page 4:
Questionnaires sur la dépendance à l'alcool
Page 5:
Réponses d'une experte

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