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Je suis workaholic… mais je me soigne!

J'aime mon boulot, j'en mange, j'en rêve. Suis-je workaholic, docteur? Comment distinguer la passionnée de l'obsédée du travail? Enquête sur un syndrome encore méconnu.

Modifié le :
2011-09-13 11:21
Publié le :
2011-09-13 11:10
Par:
Marie-Claude Fortin

Istockphoto

Coupable d'être passionnée?

Il est 6 heures du matin et la ville dort encore. J'adore ce moment de la journée. Devant mon ordi, avec mon agenda d'un côté et mon premier café de l'autre, la maisonnée silencieuse, j'ai ce sentiment enivrant d'exercer un contrôle sur ma vie... même si je panique un peu en voyant tout le boulot qui m'attend. Entre ces articles à terminer, cette recherche à commencer, ces entrevues à transcrire et ces livres à lire, que reste-t-il de mes amours?
Quant au ménage, au lavage et à l'épicerie, on n'en parle même pas. Mais je suis bien. Heureuse . Il est 6 heures du matin et mon chum entrouvre la porte de mon bureau, cheveux en bataille, regard hagard: «Qu'est-ce que tu fais là? On est dimanche, je te signale!» Et d'un coup, me voilà vaguement honteuse. Comme prise en flagrant délit de... De quoi, au juste? D'aimer travailler?

Coupable d'être passionnée?

Ce sentiment de culpabilité, ces remords diffus, Jo Ann les connaît bien. Cette femme dynamique, qui mène depuis une vingtaine d'années une brillante carrière de relationniste, en est un jour venue, dit-elle, à littéralement «travailler en cachette, un peu comme les alcooliques qui se cachent pour boire!»

En vacances, au chalet ou en weekend d'amoureux, elle a menti, dissimulé son ordinateur portable, caché ses papiers, prétexté ne pas se sentir bien et laissé les autres partir à la plage sans elle... pour pouvoir travailler en paix tout en évitant les reproches des siens. En villégiature à la campagne, elle est même allée jusqu'à louer une bicyclette pour trouver un café avec accès wifi où elle pourrait prendre ses courriels à distance. «Mes précédents chums m'ont tous reproché de trop travailler, et j'ai vécu beaucoup de culpabilité à ce sujet, avoue-t-elle. Mais si ces relations-là n'ont pas duré, elles m'auront au moins incitée à faire d'importantes remises en question.»

Telle une funambule, Jo Ann avançait, sans filet, sur le fil ténu qui sépare les passionnés des vrais accros au travail. Jusqu'au jour où elle s'est retrouvée dans le cabinet d'une psychologue. «C'était une époque complètement folle, se rappelle-t-elle. Exigeante, mais tellement enivrante! J'avais fondé ma maison d'édition, je travaillais aussi dans ma boîte de communication, j'étudiais à l'université pour compléter ma formation et... je venais d'accoucher de ma fille. Je n'ai d'ailleurs pris aucun congé de maternité: heureusement que ma mère était là pour m'aider! Bref, je gérais tout ça de front et j'étais absolument incapable de laisser tomber quoi que ce soit, car tout me passionnait!»

C'est la psychologue que Jo Ann a consultée qui lui a appris que son problème avait un nom: workaholism ou ergomanie. Et que si c'était potentiellement dangereux, ce n'était pas un mal honteux... ni incurable.

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Page 1:
Coupable d'être passionnée?
Page 2:
Une dépendance comme les autres
Page 3:
Boulomane un jour, boulomane toujours?
Page 4:
Entre passion et déraison

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