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Violence conjugale - J'ai aimé un manipulateur

Difficile d'avouer que l'on a été victime de violence psychologique. Dans son livre, Caroline Bréhat ose lever le voile sur sa relation trouble avec ce mari qui allait devenir son pire ennemi. Extraits choisis.

Modifié le :
2010-06-02 10:01
Publié le :
2010-05-31 13:24
Par:
Caroline Bréhat et Préface de Violaine Guéritault

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Violence conjugale - J'ai aimé un manipulateur

La dédicace du livre est troublante : «Je dédie ce livre à toutes celles et à tous ceux qui luttent, dans l'ignorance et la solitude, pour comprendre pourquoi l'homme ou la femme qu'ils ou qu'elles aiment les insulte, les menace et les violente, alors que, bizarrement, il ou elle charme et séduit le reste du monde».

Voilà. La table est mise. L'auteure, Caroline Bréhat, présente dans ce livre un témoignage bouleversant de sa relation amoureuse avec un manipulateur.

Jeune journaliste allumée, l'auteure n'a pourtant rien d'une petite fille naïve au moment où elle rencontre celui qu'elle croit être l'homme de sa vie. Bien sûr, l'histoire débute comme un conte de fées, mais se transforme graduellement en drame d'horreur. Chaque épisode de noirceur étant entrecoupé d'une pause idyllique rendant ainsi la manipulation si difficile à identifier. Dans la préface signée par la psychologue Violaine Guéritault*, on trace bien le profil des manipulateurs.

Comment reconnaître un manipulateur?
S'il n'existe pas de portrait-robot du conjoint agressif, il n'en reste pas moins que les auteurs de violence conjugale, et en l'occurrence de violence morale, ont un profil bien particulier et de mieux en mieux circonscrit. Les psychologues spécialisés dans ce domaine s'accordent pour dire que la violence psychologique et verbale passe inévitablement par la manipulation de la victime. C'est pourquoi les spécialistes décrivent souvent les auteurs de ce type de violence comme des « manipulateurs ». Ce terme n'a pas été choisi de façon aléatoire ; il correspond à des caractéristiques psychologiques bien spécifiques.

* Violaine Guéritault, psychologue et psychothérapeute, est l'auteure de La fatigue émotionnelle des mères (Odile Jacob) et des Nouveaux psys (Les Arènes, en collaboration avec Cédric Routier, Pascal de Sutter et Jacques Van Rillaer).

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Violence conjugale -Traits particuliers des manipulateurs

Suivant la classification officielle des troubles mentaux, le manipulateur présente un trouble narcissique qui comprend 2 facettes principales :

1. Un narcissisme exacerbé
Marqué par un besoin constant d'être admiré, le manipulateur éprouve le besoin d'être le centre de l'attention, d'être adulé. Le narcissique ne connaît pas d'autres priorités que les siennes et se concentre sur l'assouvissement de ses propres besoins. Ses comportements sont marqués par la notion de droit. Il se comporte comme s'il avait une sorte de pouvoir absolu sur l'ensemble du monde. Les autres, leur amour, leur attention, leur énergie, leur temps, leur argent et leur devenir sont autant de biens qui lui sont dus.

Que l'autre donne tout de façon inconditionnelle lui semble parfaitement normal, et il se rend rarement compte qu'il exige des autres ce qu'il est lui-même incapable d'offrir. Le narcissique est assoiffé d'attention, d'admiration, de respect, de tendresse et d'amour, mais il n'est pas en mesure de procurer la même chose à son partenaire. S'il donne, c'est dans l'inconstance : il alterne les comportements amoureux et la froideur. Il se complaît dans les emportements soudains, le dénigrement et l'indifférence.

2. Un comportement pervers
Cette attitude est caractérisée par les attaques verbales, les humiliations, les menaces, le harcèlement, l'isolement et l'enfermement. Le pervers narcissique est maître dans l'art de la projection : il accuse ses victimes d'avoir ses propres travers. Il ment, il interprète et transforme la réalité de manière qu'elle corresponde à ses émotions et à ses attentes. Il échange les rôles et retourne les situations avec une aisance déconcertante.

Surtout, il excelle dans l'art de culpabiliser ses victimes, dont l'estime de soi s'effrite peu à peu pour faire place à une perte identitaire paralysante. De là découlent une dépendance psychologique et un climat de stress permanent. Cela s'installe très progressivement, ce qui complique considérablement la tâche des victimes qui souhaiteraient partir. C'est ce qu'on appelle une relation d'emprise.

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Violence conjugale - Que faire et où trouver de l'aide

Que les choses soient claires : dans la plupart des cas, si les victimes de ce type de violence ne partent pas, ce n'est pas parce qu'elles y trouvent leur compte ni par faiblesse de caractère, mais parce que, culpabilisées à outrance, elles n'en ont pas la force. Parfois, la perte de leur indépendance financière vient aussi compliquer le problème.

Alors, que faire devant ce fléau trop souvent occulté et pourtant si répandu ? La solution doit en partie passer par l'information et la médiatisation, de façon à faire tomber le tabou qui enveloppe cette réalité et qui l'aide ainsi à se perpétuer en toute impunité. Il faut parler, raconter, témoigner ; décrire et démonter les mécanismes de l'emprise pour mieux en comprendre le fonctionnement.

Des contacts utiles
Les humiliations, les insultes, les menaces et les pressions psychologiques sont des violences punies par la loi. Vous pouvez les dénoncer à la police. Des poursuites judiciaires sont possibles. Voici une liste d'organismes susceptibles de vous fournir renseignements et aide (les informations proviennent de chacun des sites Web mentionnés).

www.violenceconjugale.gouv.qc.ca
Vous trouverez sur ce site du gouvernement du Québec trois sections abondamment documentées : « j'ai besoin d'aide », « je voudrais aider quelqu'un », « je veux comprendre ».

S'il est évident que vous êtes victime d'actes criminels commis dans un contexte conjugal, composez le 9-1-1 en tout temps et sans hésiter, pour obtenir de l'aide rapide et un service d'urgence.

Les services de police sont les premiers répondants dans les situations de violence conjugale de nature criminelle. Les policiers et les policières sont formés pour intervenir rapidement auprès des victimes et des agresseurs selon des techniques d'approche qui permettent de sécuriser les personnes, de calmer la situation ou de maîtriser une personne dangereuse.

En cas de doute, n'hésitez jamais à faire le 9-1-1.

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Violence conjugale - Des ressources (suite et fin)

Sûreté du Québec
Toutes les démarches pour porter plainte sont expliquées sur le site Internet de la Sûreté du Québec:
www.sq.gouv.qc.ca/femmes/femmes-securite-sq.jsp


SOS Violence conjugale

Ligne d'urgence pour le Québec : 1 800 363-9010
Ligne d'urgence pour Montréal : 514 873-9010
Site Web : www.sosviolenceconjugale.ca/

S.O.S. Violence conjugale est un service anonyme, confidentiel et gratuit. La confidentialité de chacun des appels est entièrement assurée. Le service téléphonique d'accueil, d'évaluation et de référence fonctionne 7 jours par semaine, 24 heures sur 24.

Les centres d'aide aux victimes d'actes criminels (CAVAC)
Tél. sans frais : 1 866 LE CAVAC (1 866 532-2822)
Site Web : www.cavac.qc.ca

Les formes d'aide disponibles dans les CAVAC sont : L'intervention post-traumatique et « psychosociojudiciaire » - L'information sur les droits et les recours - L'assistance technique - L'accompagnement - L'orientation vers les services spécialisés.

Les centres jeunesse - DPJ
Région de Québec : 418 661-6951
Région de Montréal : 514 593-3979
Site web: www.acjq.qc.ca

Les centres jeunesse regroupent les établissements publics qui, dans chaque région du Québec, sont chargés de fournir une aide spécialisée aux jeunes qui connaissent des difficultés graves et à leurs familles, ainsi qu'aux jeunes mères qui vivent des problèmes sévères d'adaptation.

Le centre des femmes de Montréal
Téléphone Service de première ligne (SPL) : 514 842-4780
Site Web : www.centredesfemmesdemtl.org

Le centre des femmes de Montréal est une ressource multidisciplinaire à caractère unique vers laquelle, depuis 37 ans, plus d'un demi-million de femmes de toutes origines, vivant des difficultés sur les plans personnel, familial, social et bien sûr économique, se tournent afin d'acquérir une autonomie personnelle et professionnelle en améliorant leurs conditions de vie et celles de leur famille.

Le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale
Téléphone : 514 878-9134
Site Web : http://maisons-femmes.qc.ca

Avec quelque 50 maisons membres implantées à la grandeur du Québec, le regroupement s'adresse spécifiquement aux femmes victimes de violence conjugale et à leurs enfants, et mettent à leur disposition gratuitement et en toute confidentialité.

Repérez les maisons de votre région sur cette liste pour des services gratuits et confidentiels, avec ou sans hébergement.










Source:
J'ai aimé un manipulateur par Caroline Bréhat, Éditions Transcontinental .

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Commentaires

  • Marcelle's avatar Marcelle a écrit :

    2010-06-11 10:21 PM

    Zénia, je suis une enfant d'une mère qui a marié l'homme de sa vie, qui a bouleversé la mienne. On dirait qu'elle ne sympatise pas avec ce que j'ai vécu, elle ne s'excuse jamais, on parle juste de elle, ce qu'elle vit dans son divorce et qu'elle a encore de la peine, qu'elle peut l'aimer encore me fruste au plus haut point. Il etait en amour avec moi à mes 21 ans et il a voulu coucher avec moi et elle a decidé de rester sa femme. Moi j'ai été mit de coté le jour de son mariage. C'était lui, le centre de son univers...je suis qu'une enfant qui est blessé à l'intérieur, je lui en veut tellement, ma jeunesse a passé vite dans la haine et la peine, n'avoir qu'un chien qui a tué par belle pour me consoler, il m'a voler tout!!! Maintenant dans la trentaine and je manque ma mère terriblement, ce manque ne sera jamais rempli je crois...j'ai eu deux enfants et j'ai encore tellement d'amour a donner et j'en recevrais jamais assez je crois. C'est difficile, faut consulter, si vous les aimer. Ma mère pense juste à elle, sa vie, ce temps perdu mais pas la ralation avec sa fille qu'elle a sacrifier à tout jamais. Bonne chance avec vos enfants.
  • vievie6's avatar vievie6 a écrit :

    2010-06-13 11:18 AM

    J'ai aussi vécu une relation de presque 6 ans avec un narcissique et ça devient l'enfer quand vous vous rendez compte qu'il est comme ça et il est un peu tard pour réagir. Il m'avait dit au début de notre relation qu'il était exigeant avec sa partenaire et qu'il était égoïste, mais ce n'est pas égoïste qu'il est mais plustôt narcissique et il en est même pas conscient.Sans parlé du complex d'oedipte qui n'est pas réglé à plus de 50 ans. Il était en relation il y a 10ans et ce que cette partenaire avait remarqué est la même chose que moi 10 ans après. Ce qui veut dire qu'il se complait dans se rôle de victime qu'il se donne. Il aime quand la relation se termine sans explication réelle. J'essaie de tourner la page, mais les dommages psychologiques sont lourds à guérir. Je vais y arriver parce que je suis quelqu'un avec un fort caractère. Je souhaite à toutes les victimes de narcissique de ne pas attendre avant de passer à l'action, je sais ce n'est pas facile, mais pas impossible.
  • Coralie's avatar Coralie a écrit :

    2010-06-18 8:16 AM

    Zénia. J'ai été très touchée par votre témoignage, surtout à propos de vos enfants. Enfin je peux lire quelque chose (qui me parle énormément) des conséquences qu'une telle relation parentale peut faire sur nos enfants, et leur réaction à notre égard. Dans toutes mes recherches (lectures/internet/échanges/psy/pédopsy) ça revient d'une manière indirecte, que c'est encore de notre faute (comme si nous n'avons pas assez eu). Je veux bien prendre encore des choses, mais tout au fond de moi, je sens que ce n'est pas juste. Et pendant ce temps, le temps passe et passe et comme vous le dites si justement, la distance s'accroit toujours plus. A vous lire, ça m'a donné un tel soulagement. Pouvons nous échanger ? Coralie
  • Tannédemecaché's avatar Tannédemecaché a écrit :

    2010-08-12 10:47 PM

    Une fois, c'était assez! Selon Justice Canada, la violence conjugale peux être aussi grave si elle débute après la fin de la relation. Il m'a brisé le nez selon les médecins, sans compter le reste. Il a un engagement et est encore libre; il dit être innocent!!! Depuis, je ne l'ai pas contacté et il fait tout pour être en contact avec moi à travers les visites avec notre enfant. J'ai porté plainte à chaque fois et j'ai eu de la difficulté à être accompagné par la police pour aller chercher notre enfant parce qu'il refusait de la rapporter à l'endroit où il supervise les échanges des enfants. ET IL EST ENCORE LIBRE!!! C'était une faute civile, pas criminel! QUAND EST-CE QUE LA VIOLENCE CONJUGALE ARRÊTE??? Tanné de la Cache Cache
  • Tannédemecaché's avatar Tannédemecaché a écrit :

    2010-08-12 10:48 PM

    Pour continuer mon histoire, depuis que je l'ai laissé, ma voiture a été gravement endommagée et j'ai été victime d'un incendie criminel sérieux à ma propriété. Et récemment, la police m'a téléphoné suite a une plainte anonyme qui leur indiquait qu'il a fait des menaces de mort à mon autre enfant, d'un père différent. Quoiqu'il soit un suspect dans tous les cas, il s'agit de dossiers différents selon la Sûreté du Québec. En plus, le droit civil ne fait pas le lien avec le droit criminel; il est donc possible d'être accompagné par le CAVAC à la cours criminel mais pas à la cours civil, qui a eu lieu avant la cours criminelle pour décidé de la garde de notre enfant!!! Faut surtout pas oublié que je dois géré tous ces dossiers si je veux m'en sortir et m'assurer que tout le monde est au courrant, policiers, enquêteurs, procureur et avocats au civil et au criminel. Et l’hébergement, j’connais ça. J’ai accédé toutes les ressources, j’fais quoi maintenant? QUAND EST-CE QUE LA VIOLENCE CONJUGALE ARRÊTE??? Tanné de la Cache Cache
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