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Martine Ayotte – L'espoir après l’inceste

Victime d'inceste dès l'âge de deux ans, l'ancienne victime ose enfin dénoncer son père abuseur après plus de 40 ans de silence.

Modifié le :
2009-05-26 16:29
Publié le :
2009-04-08 14:07
Par:
Nolsina Yim

istockphoto

Loin de l'abuseur et toujours victime d'inceste

Que dire de sa mère, qui devait forcément avoir quelques soupçons? Encore une fois, jamais Martine n'a pu se résoudre à qualifier son attitude de lâche ou à expliquer son silence troublant devant certains faits pourtant éloquents. «J'avais cinq ou six ans quand je suis allée chez le pédiatre avec maman. Après l'examen, il lui a parlé, puis elle est sortie en trombe du bureau... et je n'ai plus jamais revu ce médecin. Peut-être m'a-t-elle sacrifiée pour protéger ses deux autres enfants. Elle savait que son mari faisait des choses pas correctes, mais elle refusait de les voir.»

Au fond, Martine considère sa mère comme une victime collatérale du maître tout-puissant de la maisonnée. Son géniteur - un manipulateur rusé et cruel - qui ne cesse de la culpabiliser en lui répétant inlassablement qu'elle détruirait la famille si elle révélait leur secret. Alors elle se tait. Outre sa mère, sa sœur aînée et son jeune frère deviennent eux aussi complices du silence familial. Dans ce climat malsain, tous trois ne semblent rien deviner du malheur de celle qu'ils côtoient tous les jours. Et qui continue de subir régulièrement les assauts de son père jusqu'à la fin de ses études collégiales.

La douleur enfouie resurgit
Inscrite à l'UQTR, enfin éloignée de son bourreau et de ses proches, Martine reprend goût à la vie. Elle habite désormais en appartement. Se découvre une âme de «leader positif». Noue de belles amitiés, notamment avec Joëlle, alors la meilleure amie de sa sœur. Puis elle tombe amoureuse. Se marie. Fonde sa propre famille. Et fréquente très rarement sa parenté.

Mais en 2003, à 42 ans, la dépression frappe. Et Martine craque. La cause? Un trop-plein de douleur, qu'elle essayait de faire disparaître sous une montagne de travail. Longtemps, elle a tout mené de front: gérer la ferme familiale, préparer une maîtrise en développement régional, travailler en animation socioculturelle, puis diriger les relations avec la clientèle à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT)... en plus d'être une épouse et la maman de deux filles et trois garçons. Ses enfants adorés et chéris qu'elle protège farouchement.

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Page 1:
Dénoncer son père incestueux
Page 2:
Loin de l'abuseur et toujours victime d'inceste
Page 3:
De la thérapie à la dénonciation

Commentaires

  • rona-sylvie's avatar rona-sylvie a écrit :

    2009-04-15 2:12 PM

    En lisant l'article sur Mme Ayotte, je me suis moi-même remise dans l'état de victime. Ma soeur et moi avons été abusées par notre frère pendant plusieurs années. Nous avons gardé le silence sur la chose pendant 20 ans. Après avoir eu des enfants, tout est remonté à la surface. Je suis en thérapie et je ne sais pas si un jour je serai en paix avec ça! La peur revient par périodes et je fais avec... À bientôt. Sylvie C.
  • Isabeau's avatar Isabeau a écrit :

    2009-04-15 9:20 PM

    Bravo à toi Martine, ton cheminement est inspirant! Il est difficile d'oser faire le grand pas de poursuivre l'abuseur, quand la famille y est réticente, voire opposée... Ce courage est exemplaire! Merci!!!
  • jolynado's avatar jolynado a écrit :

    2009-04-22 12:15 PM

    Bravo Martine ! J'admire ton courage et il en faut pour dénoncer. J'ai été victime pendant plusieurs années de mon père et 2 de mes 4 frères. Petite consolation, un de mes frères abuseurs s'est suicidé, grand soulagement pour moi et mon père est décédé en 2005. Il en reste un. J'ai 42 ans et je suis en dépression majeure depuis 2006. Ma mère qui n'a rien vu (ce que je ne crois pas) ou n'a rien voulu voir (plus probable) est décédée en 2002. Et comme rona-sylvie tout est remonté à la surface suite aux enfants. Je suis à l'affût du moindre geste déplacé envers eux, c'est quasiment de la paranoïa. Un chose est sûre, ils ne seront jamais laissé seuls avec le dernier abuseur vivant.
  • dora's avatar dora a écrit :

    2009-05-04 9:27 PM

    Bravo Martine ,Je te leve mon chapeau a toi qui a sue prendre ton courage et dire haut et fort ce que tu as vecue . Je te leve mon chapeau et je pense a toi . Jai lue ton livre et il est super . Sois toujours sur la bonne voie . Que les anges te protegent !
  • v_coco82's avatar v_coco82 a écrit :

    2009-05-13 2:39 PM

    Faut-il vraiment dénoncer son agresseur? Je me pose la question car mon amie a été victime d'inceste et pour elle, il n'est pas question de dénoncer son agresseur. Ce n'est pas qu'elle manque de courage, au contraire, elle me dit surtout que ce n'est pas la solution appropriée pour elle. Elle craint que la dénonciation n'empire la situation. Elle préfère attendre que son agresseur meurt de sa belle mort comme on dit. Pour moi, c'est difficile de savoir s'il existe une solution meilleure qu'une autre, mais je respecte la décision de mon amie. Bon courage à tous ceux et celles ayant vécu cette situation difficile. Que la lumière soit votre guide.
  • Maria's avatar Maria a écrit :

    2009-05-21 9:21 AM

    Bonjour Martine, Tu arrives au point final de ton introspection.La peur qui te reste est la peur de mourir.Je la connais bien celle-là.C'est la plus grande peur qu'un enfant peut vivre.En la nommant et y faisant face elle n'aura plus de pouvoir sur toi.Ainsi tu auras de nouveau plein pouvoir sur ta vie. Bonne réflexion!
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