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Martine Ayotte – L'espoir après l’inceste

Victime d'inceste dès l'âge de deux ans, l'ancienne victime ose enfin dénoncer son père abuseur après plus de 40 ans de silence.

Modifié le :
2009-05-26 16:29
Publié le :
2009-04-08 14:07
Par:
Nolsina Yim

Dénoncer son père incestueux

«Attendez-moi dans l'entrée de l'hôtel. J'arrive tout de suite.» Au téléphone, la voix de mon interlocutrice est grave. Décidée. Mais légèrement voilée par la fatigue du long trajet en voiture qui l'a amenée de son Abitibi-Témiscamingue natale à Montréal pour la promotion de son livre La proie - récit d'une dénonciation (Les Éditions JLC). Martine Ayotte, régulièrement violée par son père jusqu'à ses 20 ans, y raconte non seulement son enfance meurtrie, mais aussi son désir de crier sa souffrance publiquement. Aujourd'hui, à 47 ans. Enfin.

«À cause de mon vécu, j'ai une mission à accomplir: prévenir la violence faite aux enfants. Et j'ai un message à transmettre: il existe toujours un espoir de s'en sortir, même dans la pire des situations», martèle l'auteure, en me fixant de ses yeux clairs sans ciller. Norbert Rivest, son mari à qui elle a dévoilé son terrible passé dès les débuts de leur relation, la couve d'un regard protecteur et amoureux. «Il ne m'a jamais trahie, jamais abandonnée, dit-elle. Et il m'a toujours crue.»

Une présence rassurante, surtout quand Martine doit ressasser ses souvenirs et parler de son géniteur... Un père incestueux et violent, emprisonné en 2006 à l'âge de 82 ans pour une peine de 7 ans, et qu'elle n'avait jamais mentionné devant ses amis. «Tous le croyaient mort. Aujourd'hui, je l'appelle avec indifférence "lui" ou "l'agresseur"; il ne représente plus rien pour moi.»

La loi du silence
L'ombre du «monstre», son corps nu... Le rouge de la douleur et de la honte après les abus... Sans compter ses perpétuelles angoisses de «bête traquée»...
Ces souvenirs d'un lointain passé continuent de peupler les nuits de Martine. Ces symptômes de stress post-traumatique m'habitent encore. Je n'arrive pas à me débarrasser de la peur, même si j'apprends aujourd'hui à mieux la contrôler et à me raisonner.

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Pagination Documents

Page 1:
Dénoncer son père incestueux
Page 2:
Loin de l'abuseur et toujours victime d'inceste
Page 3:
De la thérapie à la dénonciation

Commentaires

  • rona-sylvie's avatar rona-sylvie a écrit :

    2009-04-15 2:12 PM

    En lisant l'article sur Mme Ayotte, je me suis moi-même remise dans l'état de victime. Ma soeur et moi avons été abusées par notre frère pendant plusieurs années. Nous avons gardé le silence sur la chose pendant 20 ans. Après avoir eu des enfants, tout est remonté à la surface. Je suis en thérapie et je ne sais pas si un jour je serai en paix avec ça! La peur revient par périodes et je fais avec... À bientôt. Sylvie C.
  • Isabeau's avatar Isabeau a écrit :

    2009-04-15 9:20 PM

    Bravo à toi Martine, ton cheminement est inspirant! Il est difficile d'oser faire le grand pas de poursuivre l'abuseur, quand la famille y est réticente, voire opposée... Ce courage est exemplaire! Merci!!!
  • jolynado's avatar jolynado a écrit :

    2009-04-22 12:15 PM

    Bravo Martine ! J'admire ton courage et il en faut pour dénoncer. J'ai été victime pendant plusieurs années de mon père et 2 de mes 4 frères. Petite consolation, un de mes frères abuseurs s'est suicidé, grand soulagement pour moi et mon père est décédé en 2005. Il en reste un. J'ai 42 ans et je suis en dépression majeure depuis 2006. Ma mère qui n'a rien vu (ce que je ne crois pas) ou n'a rien voulu voir (plus probable) est décédée en 2002. Et comme rona-sylvie tout est remonté à la surface suite aux enfants. Je suis à l'affût du moindre geste déplacé envers eux, c'est quasiment de la paranoïa. Un chose est sûre, ils ne seront jamais laissé seuls avec le dernier abuseur vivant.
  • dora's avatar dora a écrit :

    2009-05-04 9:27 PM

    Bravo Martine ,Je te leve mon chapeau a toi qui a sue prendre ton courage et dire haut et fort ce que tu as vecue . Je te leve mon chapeau et je pense a toi . Jai lue ton livre et il est super . Sois toujours sur la bonne voie . Que les anges te protegent !
  • v_coco82's avatar v_coco82 a écrit :

    2009-05-13 2:39 PM

    Faut-il vraiment dénoncer son agresseur? Je me pose la question car mon amie a été victime d'inceste et pour elle, il n'est pas question de dénoncer son agresseur. Ce n'est pas qu'elle manque de courage, au contraire, elle me dit surtout que ce n'est pas la solution appropriée pour elle. Elle craint que la dénonciation n'empire la situation. Elle préfère attendre que son agresseur meurt de sa belle mort comme on dit. Pour moi, c'est difficile de savoir s'il existe une solution meilleure qu'une autre, mais je respecte la décision de mon amie. Bon courage à tous ceux et celles ayant vécu cette situation difficile. Que la lumière soit votre guide.
  • Maria's avatar Maria a écrit :

    2009-05-21 9:21 AM

    Bonjour Martine, Tu arrives au point final de ton introspection.La peur qui te reste est la peur de mourir.Je la connais bien celle-là.C'est la plus grande peur qu'un enfant peut vivre.En la nommant et y faisant face elle n'aura plus de pouvoir sur toi.Ainsi tu auras de nouveau plein pouvoir sur ta vie. Bonne réflexion!
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