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Cancer de l'ovaire : un ennemi silencieux

Détecté souvent trop tard, le cancer ovarien est le plus meurtrier des cancers gynécologiques. Tout ce qu’on devrait savoir sur ce mal sournois pour mieux le dépister.

Modifié le :
2011-05-09 15:51
Publié le :
2011-04-11 15:48
Par:
Lucie Turgeon

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Le cancer gynécologique le plus meurtrier

Lorsque j'ai mentionné, en brunchant avec des copines, que je travaillais à la rédaction d'un article sur le cancer de l'ovaire, les questions n'ont pas tardé à fuser de toutes parts! «Quels sont les symptômes? Et les risques? Est-ce que je devrais passer un test?»

Ce n'est pas étonnant: si les femmes entendent beaucoup parler des cancers du sein et de l'utérus, elles connaissent moins celui de l'ovaire. Bien qu'il ne soit pas le plus fréquent - environ 2600 nouveaux cas sont diagnostiqués annuellement au pays -, il est pourtant le cancer gynécologique le plus grave et le plus mortel: quelque 1700 Canadiennes en meurent chaque année. Une bonne raison de faire le point sur ce tueur silencieux qui, le plus souvent, frappe après la ménopause.

Des sources différentes
Il existe plusieurs types de cancer de l'ovaire selon l'endroit où les tumeurs prennent naissance. «Les trois quarts des cancers ovariens se développent toutefois à partir des cellules épithéliales qui tapissent la surface des ovaires et ils touchent habituellement les femmes de plus de 50 ans», explique le Dr Walter H. Gotlieb, gynécologue-oncologue à l'Hôpital général juif et professeur agrégé à l'Université McGill.

Beaucoup moins fréquentes, les tumeurs germinales sont issues des cellules productrices d'ovules; elles affectent surtout des jeunes femmes, voire des adolescentes, et ont un excellent pronostic. Quant aux tumeurs des cellules stromales, elles sont extrêmement rares et se nichent dans les tissus conjonctifs qui relient les différentes parties de l'ovaire.

Les cancers ovariens épithéliaux sont donc les plus courants, et c'est à eux qu'on fait généralement référence lorsqu'on parle du cancer de l'ovaire.

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Cancer de l'ovaire : facteurs de risque

On les classe en deux catégories: les tumeurs de bas degré de malignité et celles de haut degré de malignité. «Les premières se développent lentement et présentent un bon taux de guérison, car elles sont en général découvertes précocement, indique le Dr Gotlieb.

En revanche, les tumeurs de haut degré de malignité évoluent rapidement et ont un mauvais pronostic, parce qu'elles sont très agressives et sont diagnostiquées tardivement.» Malheureusement, 75 % des cancers épithéliaux sont des tumeurs de haut degré, d'où le taux élevé de mortalité et la terrible réputation du cancer de l'ovaire.

Suis-je à risque?

«La présence d'antécédents familiaux de cancer de l'ovaire ou du sein représente le facteur de risque numéro un», affirme le Dr Gotlieb. On sait maintenant que des mutations dans deux gènes spécifiques - le BRCA1 et le BRCA2 - prédisposent les femmes à ces types de cancer d'origine héréditaire. «Une anomalie d'un de ces gènes serait retrouvée dans un peu plus de 10 % des cas de cancer de l'ovaire», précise la Dre Sylvie Demers, spécialiste de la ménopause. «Les femmes dont plusieurs membres de la famille immédiate, tant du côté de la mère que du père, ont eu un cancer de l'ovaire ou du sein devraient consulter un généticien afin d'évaluer leur risque de façon plus précise», poursuit le Dr Gotlieb.

Au Québec, il y a deux groupes où ces mutations sont plus fréquentes: la population québécoise francophone et la population juive ashkénaze. On suggèrera probablement à une porteuse d'une mutation BRCA1 ou BRCA2 de subir une chirurgie préventive (ablation des ovaires et des trompes de Fallope), ce qui réduit radicalement le risque.

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Cancer de l'ovaire : les symptômes

D'autres facteurs peuvent également nous exposer davantage au développement d'un cancer de l'ovaire: la nulliparité (le fait de ne pas avoir eu d'enfants), une ménarche précoce (premières menstruations avant l'âge de 11 ans) et une ménopause tardive. Par ailleurs, on sait aussi que l'interruption de l'ovulation - causée par la grossesse, l'allaitement maternel ou la pilule contraceptive - peut offrir une certaine protection.

La maladie qui murmure

Les symptômes du cancer de l'ovaire sont variés et vagues. Ils passent facilement inaperçus et n'apparaissent souvent que lorsque la tumeur s'est propagée dans la cavité pelvienne et même au-delà. «Cette absence de symptômes s'explique en partie par le fait que les ovaires ne sont pas innervés», explique le Dr Gotlieb. Le développement de la tumeur ne cause par conséquent aucune douleur. «De plus, il se manifeste souvent après la ménopause, c'est-à-dire lorsque les ovaires ne produisent plus d'hormones», ajoute-t-il.

Impossible donc de savoir que quelque chose ne tourne pas rond. Conséquence: plus de 70 % des cancers de l'ovaire sont diagnostiqués à un stade avancé. On le sait très bien, les chances de survie sont meilleures lorsque la maladie est décelée tôt. Le problème, c'est qu'il n'existe aucun test de dépistage suffisamment précis pour détecter précocement les cancers ovariens, comme c'est le cas pour le cancer du sein (mammographie) et du col de l'utérus (test de Pap).

«Les tests actuels donnent trop de résultats faussement positifs, ce qui peut entraîner des interventions chirurgicales injustifiées», déplore la Dre Demers. C'est ce qui se produit avec l'analyse sanguine CA 125 (la plus répandue), qui sert à mesurer le dosage d'une protéine spécifique sécrétée par les cellules et dont le taux peut être élevé en cas de cancer de l'ovaire. «Plusieurs femmes demandent ce test pour se rassurer, poursuit-elle. Mais ce n'est pas un outil efficace pour dépister le cancer de l'ovaire à un stade précoce, car le niveau de CA 125 peut également être élevé dans des états plus bénins comme l'endométriose, les kystes ovariens et les fibromes utérins.»

La version originale de cet article a été publiée dans le numéro d'avril 2011 du magazine Vita.


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