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13 avril 2009

Touche pas à ma langue!

Classé dans : Arts et culture Louise Richer @ 8:38

Quand on est fan de littérature, boulimique de lecture et qu’on a toujours travaillé dans le milieu de l’édition au Québec, inutile de vous dire à quel point on est à cheval sur la langue française. Et pointilleuse sur le choix des mots…
C’est donc avec beaucoup de réticence que j’ai accepté, il y a trois ans,  l’invitation d’une collègue qui me proposait d’assister à une conférence de la linguiste Chantal Contant sur les rectifications orthographiques. En entrant dans la salle, j’étais déjà sur la défensive, prête à réfuter toute tentative d’argumentation pour me convaincre d’écrire un «millepatte» sans trait d’union ni «s» final. Non mais, pour qui les bonzes de l’Académie française se prenaient-ils? Et de quel droit allaient-ils nous recommander d’écrire «nénufar» avec un «f» plutôt qu’un «ph»? De là à conclure qu’on allait désormais se mettre à écrire au son, il n’y avait qu’un pas… que, même sous la torture, je ne franchirais pas!
Il a fallu beaucoup de force de persuasion – et de très solides arguments – à la conférencière pour me faire changer d’avis ce jour-là. Car j’ai la tête dure. Et, comme toutes les femmes de ma génération, j’ai dû bûcher si fort pour maîtriser les subtilités du français qu’il n’était pas question pour moi de saboter ces précieux acquis pour endosser une réforme dont je ne saisissais même pas la pertinence. Mais quand on m’a expliqué les multiples transformations qu’avait subies le français depuis le Moyen Âge, un éclair de compréhension a ouvert mon esprit. Et lorsque j’ai constaté que, en plus de l’Office québécois de la langue française, quantité de dictionnaires, d’ouvrages de référence et de logiciels de correction endossaient les fameuses rectifications, j’ai fini par reconnaître la logique et le bienfondé de la nouvelle orthographe. D’abord à mon corps défendant, je l’avoue. Puis avec mon plein consentement. Arraché de haute lutte par Madame Contant et quelques autres éminents spécialistes en la matière.
Dans le premier numéro de Vita, la rédactrice en chef Sylvie Poirier annonçait notre décision d’adopter la plupart des rectifications orthographiques. Vous dire le tollé qui a suivi! Des dizaines de messages de lectrices nous accusaient de «massacrer notre langue en la nivelant vers le bas» ou encore carrément de «l’écrire au son, une vraie insulte à l’intelligence!» Ouille! J’étais drôlement bien placée pour les comprendre, ces lectrices outrées, parce qu’avant de me renseigner je m’indignais moi aussi en débitant les mêmes lieux communs. D’où notre décision de publier, en avril, un reportage bien documenté sur le sujet. Et si la question n’a certes pas fini d’être discutée, on aura au moins l’impression d’avoir concrètement contribué au débat.

Vous voulez en savoir plus sur la nouvelle orthographe, ne manquez pas de lire notre article « Le point sur la nouvelle orthographe ».

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