Blogs sur Vita Magazine

18 juin 2010

Deux filles pas comme les autres…

Classé dans : Arts et culture Linda Priestley @ 14:33

Il y a des livres que je refuse de lire parce qu’ils me font trop mal. Ceux qui décrivent la souffrance des enfants «pas comme les autres», par exemple, me chamboulent tout particulièrement. Il y a quelque temps, ma collègue, Joëlle Currat, responsable de la section culturelle de Vita , m’a refilé le roman Les Filles (éditions Alto) de Lori Lansens, qui raconte l’histoire fictive de Rose et Ruby, les plus vieilles jumelles craniopages du monde. Après avoir parcouru quelques pages, je n’avais qu’une idée en tête: déposer le livre sur ma table de chevet pour ne plus jamais le reprendre. Mais dévorée par la curiosité, j’ai persévéré. Aujourd’hui, je m’en félicite. Nul doute que si j’avais mis fin à la lecture de cet émouvant ouvrage, je serais passée à côté de quelque chose de merveilleux. Imaginez deux petites filles, unies par la chair et pour la vie, à la fois proches l’une de l’autre et dissemblables dans leur caractère et leurs goûts. Je les ai aimées et admirées tout au long du récit. Sous mes yeux, elles sont devenues des femmes inspirantes, animées et pleines d’espoir. Je priais pour que Rose et Ruby connaissent les joies d’une existence «normale», qu’elles puissent vivre le grand amour, que la première parvienne à faire publier son livre et que la deuxième soit reconnue pour ses talents de chercheuse d’artefacts amérindiens. Bref, je leur souhaitais tout ce qu’il y a de meilleur, comme je le ferais pour n’importe laquelle de mes amies. Et le meilleur, elles l’ont certes connu! Rose et Ruby ont été véritablement chéries, tant par leur famille, que leurs amis et la communauté. Triste la vie des filles pas comme les autres? À vous d’en juger…

7 juin 2010

Témoignages recherchés

Classé dans : Corps et esprit Linda Priestley @ 10:19

Avez-vous déjà eu un cancer du sein? Le combat que vous avez mené pour vaincre cette maladie a-t-il eu lieu après vos 40 ans?

Si tel est le cas, VITA aimerait savoir à quel point l’expérience vous a marqué et a changé le cours de votre existence. Une de nos journalistes, qui prépare actuellement un reportage sur la lutte des femmes contre le cancer du sein, est à la recherche de témoignages percutants.

Si vous êtes de celles qui ont envie de partager leur leçon de vie avec d’autres lectrices, faites parvenir vos coordonnées ainsi qu’un bref résumé (200 mots maximum) de votre expérience à l’adresse suivante: [email protected]

Merci de prendre le temps de nous écrire!

P.-S.: Le magazine VITA contactera seulement les lectrices dont les témoignages seront retenus pour le reportage

29 juin 2009

Des filles pas comme les autres

Classé dans : Inspiration Linda Priestley @ 7:36

Il y a des livres que je refuse de lire parce qu’ils me font trop mal. Ceux qui décrivent la souffrance des enfants «pas comme les autres», par exemple, me chamboulent tout particulièrement. Récemment, ma collègue, Joëlle Currat, responsable de la section culturelle de Vita, m’a refilé le roman Les Filles (éditions Alto) de Lori Lansens, qui raconte l’histoire fictive de Rose et Ruby, les plus vieilles jumelles craniopages du monde. Après avoir parcouru quelques pages, je n’avais qu’une idée en tête: déposer le livre sur ma table de chevet pour ne plus jamais le reprendre. Mais dévorée par la curiosité, j’ai persévéré. Aujourd’hui, je m’en félicite. Nul doute que si j’avais mis fin à la lecture de cet émouvant ouvrage, je serais passée à côté de quelque chose de merveilleux. Imaginez deux petites filles, unies par la chair et pour la vie, à la fois proches l’une de l’autre et dissemblables dans leur caractère et leurs goûts. Je les ai aimées et admirées tout au long du récit. Sous mes yeux, elles sont devenues des femmes inspirantes, animées et pleines d’espoir. Je priais pour que Rose et Ruby connaissent les joies d’une existence «normale», qu’elles puissent vivre le grand amour, que la première parvienne à faire publier son livre et que la deuxième soit reconnue pour ses talents de chercheuse d’artefacts amérindiens. Bref, je leur souhaitais tout ce qu’il y a de meilleur, comme je le ferais pour n’importe laquelle de mes amies. Et le meilleur, elles l’ont certes connu! Rose et Ruby ont été véritablement chéries, tant par leur famille, que leurs amis et la communauté. Triste la vie des filles pas comme les autres? À vous d’en juger…

22 juin 2009

Canons musclés

Classé dans : Corps et esprit Linda Priestley @ 10:45

Dans un article tiré du More américain de mars 2009, on écrivait
à propos de ces vedettes d’Hollywood ultra sveltes et musclées qui, malgré la quarantaine et même la cinquantaine bien amorcée, affichent un corps qui semble défier la loi de la gravité. Ici, rien ne descend, tout remonte, on dirait. Le secret? Selon l’entraîneuse de Madonna, ça prend une heure de muscu (et attention, en y allant à fond la caisse), suivie d’une heure d’aérobie intensive et ce, six jours par semaine, pour obtenir des membres comme du marbre et des fesses d’acier. Et on ne se met sous la dent rien d’autre que des protéines, des fruits, des légumes cuits à la vapeur et des portions microscopiques de grains entiers, tels que du quinoa ou du riz. Et, dernière consigne, on doit suivre ce régime de vie… pour la vie.
Selon vous, le résultat en vaudrait la peine? Avant de répondre, sachez que Guy Ritchie, l’ex de Madonna, aurait dit que serrer celle-ci dans ses bras équivalait à se frotter à paquet de nerfs… littéralement.

11 mai 2009

Vision d’enfer

Classé dans : Corps et esprit Linda Priestley @ 20:31

Avertissement- Couvrez vos yeux si vous êtes de nature sensible. Ce qui suit pourrait vous donner des sueurs froides Mais d’abord la bonne nouvelle: Ça y est, c’est fait! Le 1er mai dernier, je suis passée au laser pour corriger ma myopie extrême (Vous vous souvenez de moi? J’ai écrit sur le sujet le 20 avril dernier). L’opération s’est déroulée en un clin d’oeil, huit minutes top chrono. So far, so good… Mais je n’étais pas sortie du bois. Ma fête, en fait, ne faisait que commencer. Étant donné qu’on avait utilisé le procédé KPR - seule méthode possible pour les gens comme moi dont la cornée des yeux est mince - la période de récupération a été plus longue que le laser conventionnel. Et plus douloureuse… Ouille! Pour décrire la chose: disons que malgré le fait que j’ai été cloîtrée comme une nonne pendant plus de trois jours, j’ai eu l’impression de participer au Rallye des Gazelles, en pleine tempête de sable. Trois loooongs jours où j’ai cru que des grenades de sel se déclenchaient derrière mes paupières, que Cruella, la vilaine kidnappeuse des 101 dalmatiens, de ses mains aux ongles diaboliquement longs, jonglaient avec mes pauvres globes oculaires… Bref, le calvaire. Et dire que je vois nettement mieux, une semaine plus tard, serait mentir un peu. Ma vision de loin demeure floue, celle de près a diminué (pas commode pour lire ni travailler à l’ordi). Toutefois, je constate (pour ne pas répéter le verbe voir) une certaine amélioration de jour en jour. Ce matin,  j’ai réussi à lire quelques pages de mon livre sans lunettes de lecture, j’ai emprunté mon vélo pour me rendre au bureau, où je travaille à mon ordi depuis mon arrivée (la preuve, je suis en train de rédiger ce blogue). En somme, mes yeux tiennent le coup de plus en plus longtemps. Il y a de l’espoir!

20 avril 2009

M’as-tu vue?

Classé dans : Corps et esprit Linda Priestley @ 9:52

Dans quelques semaines, j’irai me faire tripoter les yeux au laser pour corriger un vieux défaut que la nature m’a donné il y a près de 40 ans: une myopie de -10 (ne changez pas vos lunettes de lecture, vous avez bien lu). Ô joie! Ô délivrance! Je vais enfin pouvoir me lever le matin sans avoir à tâtonner pendant deux minutes pour trouver mes barniques sur ma table de chevet, séduire sans loucher et me jeter dans les vagues de la mer sans craindre de perdre mes indispensables fonds de bouteilles. Bref, le bonheur au vu et à nu! Sans compter que je vais être capable de lorgner correctement ce cher visage que je n’ai pas vu depuis que je suis une petite fille. Hum… Un instant… À sept ans, j’avais la peau lisse et soyeuse. Et pas une ride. Là, je vais sans doute en voir tout plein! Et des cheveux gris par-dessus le marché (pour l’instant, seule ma coiffeuse sait que j’en ai). Aïe! Suis-je prête à ce grand dévoilement? Ça existe une thérapie pour ex quasi aveugles? Rassurez-moi: je ne vais pas remplacer mes lunettes de correction par des verres solaires que je porterai beau temps mauvais temps et même à l’intérieur, comme une star flétrie qui fuit les spots?

16 février 2009

Pas de doc, pas de luck

Classé dans : Non classé Linda Priestley @ 10:19

Je suis à peine un petit point sur le radar médical, faisant partie de ceux et celles qui n’ont pas de médecin de famille. Autant dire que j’ai intérêt à garder la forme. Car j’entends les autres me raconter leurs déboires cliniques. La meilleure: une collègue enceinte, aux prises avec une sinusite casse-nez et qui n’avait pas du tout envie d’aller se morfondre dans une salle d’attente, a demandé à son pharmacien ce qu’elle pourrait bien prendre pour soulager la douleur, sans pour autant nuire au bébé. Réponse du pharmacien: du Chlor-Tripolon. Vous avez bien lu. Ma collègue elle, pas certaine d’avoir bien entendu,  a téléphoné au service Info-santé pour solliciter un deuxième avis. Les cris d’épouvante de l’infirmière ont confirmé ce qu’elle craignait: le sarrau blanc de son quartier venait de lui refiler un très très mauvais tuyau. En effet, les médicaments antihistaminiques et les foetus ne font pas bon ménage. La future maman se félicite encore d’avoir eu assez de pif (malgré sa sinusite) pour flairer le danger.

Ma question: on fait quoi quand on a besoin d’un simple renseignement médical? Quelqu’une a des idées, des suggestions?

5 décembre 2008

Aurevoir Zambie

Classé dans : Aventures et évasions Linda Priestley @ 8:42

Vendredi 5 décembre. Jour 7. Mon dernier réveil en Zambie. Il est 6 h. Au moment où j’écris ces lignes, les horloges du Québec affichent 22 h, toujours jeudi. Peut-être que certaines d’entre dorment déjà? Les autres, allez ouste au lit! Demain, c’est vendredi pour vous, dernier jour d’une semaine sans doute chargée…

Dans quatre heures, j’irai flâner dans quelques boutiques de Lusaka, en particulier, une bijouterie exceptionnelle où, m’assure-t-on, je suis certaine de faire une bonne affaire. Ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas une fille à bijoux. Je n’en porte aucun, à part une montre. Mais si j’y vais avec plaisir, c’est pour admirer les créations d’ici certes, mais surtout pour saisir l’occasion de passer du temps avec deux femmes exceptionnelles, Louise et Jess, mes compagnes de voyage.

Parce qu’avec elles, la conversation va bon train! Mme Fréchette, connaît à fond les rouages du système politique, sur la scène locale et internationale, et ceux des organismes mondiaux. Elle en parle avec passion, mais les deux pieds bien ancrés sur terre. Il me tarde d’interviewer plus longuement cette femme à la fois fascinante et d’une grande simplicité.

Quant à Jessica Tomlin, quel dynamo! Une boule d’énergie, malgré ses quatre mois de grossesse. Même si elle est jeune (A-t-elle 30 ans? Je l’ignore. Je ne demande plus l’âge à celles qui me semblent avoir moins de 30 ans…:0) ), elle démontre une force de caractère et une maturité hors du commun (Elle pourrait avoir 40 ans, quoi!). Ce qu’elle en a vu des choses pendant ses années au sein de CARE et autres organismes mondiaux. Mais j’arrête ici de la louanger; elle rougira trop en lisant ces lignes…

Je suis désolée de leur rendre hommage en quelques lignes seulement; leur vie, leur dévouement méritent que nous leur consacrions davantage. D’ailleurs, j’ai une idée derrière la tête…

À suivre!

Linda Priestley, rédactrice en chef adjointe et responsable santé au magazine Vita, accompagne une équipe de CARE Canada en Afrique. Pour en savoir plus sur son périple, lisez  les autres messages de son blogue, ainsi que la première page de son carnet de voyage.

4 décembre 2008

C’est jeudi. On fait la commande au Zambie.

Classé dans : Aventures et évasions Linda Priestley @ 13:13

Jeudi 4 décembre. Jour 6. Aujourd’hui, pas d’enfilades de rendez-vous ni d’entrevues. Mais que d’émotions fortes! En voici quelques unes.

La force de la communauté
Nous visitons un centre d’assainissement d’eau, qui dessert le district de Chaisa, à Lusaka, où vivent environ 5000 personnes dans des conditions déplorables. Ce centre, instauré par CARE en 2002, est, bien entendu, géré, entre autres, par la communauté, et représente un symbole d’espoir pour les Zambiens.

Vous y songez : il y a 20 ans, une femme pouvait marcher plusieurs kilomètres avant d’atteindre une source pour faire provision d’une eau beaucoup plus coûteuse à cette époque. De nos jours, quelques pas suffisent pour atteindre une eau assainie, qu’on se procure à 100 kwacha (environ 30 sous) par 20 litres. Une famille de 6 nécessite environ 7 contenants de 20 litres quotidiennement.

Une Zambienne souriante, mère de 3 enfants, me serre la main pendant que ses seaux se remplissent. Chaque jour elle se rend à la pompe et traîne trois contenants de 20 litres qu’elle ramène à la maison, située, heureusement, non loin de là.

On est loin du marché Jean-Talon! (Pour les lectrices qui ne viennent pas de Montréal et qui ne le connaîtraient pas, sachez que c’est un de nos endroits chouchous, qu’on fréquente avec plaisir et appétit).
Nous empruntons ensuite les trottoirs du marché où s’agglutinent des centaines de marchands qui vendent des denrées en tous genres : tapenka (poisson séché qu’on mange à pleine poignées ici), légumes (je n’ai pas vu de fruits), prises électriques, papier à sabler, meubles décrépis, vêtements usés… C’est grouillant de personnes, les trottoirs sont en fait des chemins rendus boueux par la pluie, la marchandise offerte n’est guère alléchante, bref, vous le devinez en lisant ces lignes que mon moral est au plus bas. Le pire, c’est cette odeur qui m’assaille non seulement par le nez, mais par toutes les pores de ma peau. Un mélange peu ragoûtant de sueur, de saleté, d’aliments pas frais, de matières fécales.

Réveil brutal
Dur de croire que la pauvreté urbaine est malgré tout moins pire que celle qui sévit dans les campagnes… C’est que loin de la ville, la misère semble moins palpable… et surtout moins nauséabonde. Au grand air, les pires odeurs deviennent plus subtiles. Le petit côté romantique de la vie rurale est un leurre. C’est à la dure que je viens de comprendre…

Les gens, toujours les gens…
Tout comme à la campagne, les gens en ville sont d’une incroyable gentillesse. Personne ne m’a quêté de l’argent. Personne (Mais on me dit que ça arrive à l’occasion, surtout si le quêteur a bu). On m’a souri, serré la main, sans jamais rien me demander, à part si j’allais bien. Tu parles si je vais bien! Demain, je repars pour le Canada, où m’attendent ma maison, ma cour, mes robinets d’où s’écoulent une eau propre, ma douche, ma vie sans pépins, sans tracas, à part ceux que j’aime bien m’inventer, mon épicier juste à côté, bref, j’en meurs de honte. Mais qu’est-ce que ça change à leur vie que je sois mal à l’aise ou non? RIEN. Alors je leur souris, parce que c’est tout ce qu’ils veulent de moi et parce que j’en ai envie. Je veux marcher avec eux dans les rues de ce grand bazar hétéroclite, partager avec eux, dans le moment présent, ce petit coin d’univers. Respirer avec eux ces quelques bouffées d’air, gratuites pour eux comme pour moi. Et sourire du fond du cœur, ça non plus ça ne coûte rien.

Dur dur d’être marchande
Matrida est une vieille marchande, au regard pétillant, qui me tient la main tout au long de notre conversation (un interprète assure la traduction). Derrière son comptoir, où sont étalés quelques légumes, elle passe près de 18 heures par  jour. Gagne-t-elle bien sa vie? À vous de juger : si la chance lui sourit, elle peut empocher à la fin de sa longue journée quelque 8000 kwacha, environ 2,50 $. Mais certains jours, avoue-t-elle, désolée, en baissant la tête et en la secouant, elle ne fait absolument rien… Pourtant, elle m’assure qu’elle adore son travail qui lui permet de potiner avec les clients et les passants.

Les W.C. me poursuivent!
Je croyais y échapper! Pourtant qui dit assainissement d’eau parle aussi de toilettes. On s’est fait un plaisir de m’en faire visiter deux modèles. Avertissement : si vous êtes sur le point de vous mettre à table, je vous conseille de ne pas lire la suite. Premier modèle: l’ecosun. Le principe en est simple. Dans un cabinet en ciment, on effectue son dépôt au dessus d’un trou. Le produit de cette transaction se ramasse dans un énorme bac en plastique noir, situé à l’extérieur du cabinet, et renfoncé en grande partie dans le sol. Le soleil s’y met de la partie pour assurer l’évaporation du méthane et ainsi assécher complètement les matières contenues dans le bac. Après une semaine environ, cette matière, sèche comme du sable, est ramassée, pour ensuite servir d’engrais. Une toilette écologique, quoi! Le deuxième modèle est encore moins ragoûtant. Je vous en dispense donc l’explication (d’autant plus que je ne suis pas sûre de l’avoir compris à 100 %). Chose certaine, je ne me lasse pas d’admirer l’ingéniosité des ingénieurs en toilettes… :0)

Linda Priestley, rédactrice en chef adjointe et responsable santé au magazine Vita, accompagne une équipe de CARE Canada en Afrique. Pour en savoir plus sur son périple, lisez  les autres messages de son blogue, ainsi que la première page de son carnet de voyage.

3 décembre 2008

Go Zambiennes Go!

Classé dans : Aventures et évasions Linda Priestley @ 15:57

Mercredi 3 décembre. Jour 5.
Le thème du jour : Go les filles!

Dans un tout petit bureau d’un poste de police, quatre femmes (qui font partie de l’Unité d’aide aux victimes de violence), dont une policière, se démènent comme des diablesses pour que la violence contre les femmes et les enfants (surtout!) cesse. Je vous assure qu’elles ont du pain sur la planche (je n’ai pas encore les chiffres, mais disons que la violence conjugale est ici monnaie courante).
Heureusement, elles ont aussi du cœur au ventre. Ici aussi, elles ont une aide appréciable : un programme d’aide a été instauré afin de sensibiliser la population, d’aider à changer les lois (selon la loi traditionnelle, une Zambienne ne peut divorcer pour cause de violence conjugale) et d’offrir du secours aux victimes. À cet effet, l’Unité travaille en étroite collaboration avec un centre d’aide qui offre conseils, consultations, thérapies de couple et assistance légale.

Visite top secrète
Les femmes de notre groupe sont conduites à un refuge pour femmes et filles violentées. Comme chez nous, ce genre d’endroit est caché pour assurer la sécurité de celles qui y logent temporairement. Ici, c’est magnifique. La maison, située au pied d’une montagne impressionnante, surplombe l’immense vallée de Chipata. J’y fais la connaissance d’une orpheline de 13 ans, qui a été violée par ceux qui l’ont prise en charge. Malgré tout, la petite vous fait des sourires grands comme ça et vous regarde dans le plus creux des yeux.  Je cherche encore une toute petite place dans ma valise qui me permettrait de l’emmener avec moi au Canada…

Adieu Chipata
Retour en avion à Lusaka. Nous disons bye-bye à nos quartiers dans la quasi jungle pour retrouver le confort d’un hôtel plus cossu. Je le regrette un peu. Franchement, à part ma crainte de la malaria, je préfère nettement le côté un peu plus sauvage de l’Afrique. Je suis tombée éperdument amoureuse de ces petits villages où courent enfants, pugas (chiens en dialecte zambien), poules, cochons et cochonnets (trop cutes, mais attendez de savoir à quoi ils servent : à manger les rebus), où règnent en même temps l’ordre et le désordre, la frénésie (parce qu’il faut survivre) et la lenteur (parce qu’il fait chaud et dans le fond, ça sert à quoi de courir). Et les gens, ah! les gens! Touchants, braves, généreux. Dans l’avion qui nous ramène vers Lusaka, je verse des larmes, le nez collé contre le hublot.

Souvenirs impérissables de la journée:
Ces petites filles violentées qui, malgré tout, affichent sans cesse un sourire, ces femmes courageuses qui se battent pour que les choses changent… et ma tristesse de quitter ce coin de la Zambie que j’ai l’impression d’avoir toujours connu sans jamais y avoir mis les pieds… et que je transporterai dans mon cœur pour toujours.

Demande spéciale : Qu’on m’expédie une plus grosse valise. J’ai des enfants à ramener. Je jure de ne pas vous incriminer si je me fais prendre aux douanes.

Linda Priestley, rédactrice en chef adjointe et responsable santé au magazine Vita, accompagne une équipe de CARE Canada en Afrique. Pour en savoir plus sur son périple, lisez  les autres messages de son blogue, ainsi que la première page de son carnet de voyage.

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