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21 septembre 2009

Cellule de crise

Classé dans : Magazine Vita Sylvie Poirier @ 9:09


Billet de Sylvie Poirier, rédactrice en chef de Vita
Publié dans le numéro d’octobre 2009
[email protected]

Il était une fois une petite cellule de rien du tout qui, pour des raisons obscures, s’était transformée de façon anormale, puis multipliée jusqu’à se faire des millions de copines. Un conglomérat tentaculaire qui avait déployé ses ramifications pernicieuses à l’insu de la porteuse de bombe… Mon amie. Aussitôt les hostilités déclarées par le cancer du sein, la famille, les proches, les collègues se sont regroupés en un noyau solide, fusionnel, pour interagir en symbiose et démanteler le réseau d’attaquants de l’envahisseur: chimio, métastases, nausées, perte des cheveux, sècheresse de la peau, douleurs musculaires, fatigue, angoisse… Malgré tout, mon amie s’est retrouvée seule face à cette intangible (et pourtant palpable) maladie. Aussi bien dire en cellule d’isolement. Comment trouve-t-elle la force d’accepter le verdict? D’exécuter la sentence avec confiance et espérance? De combattre l’ennemi avec virulence?  De ne pas se laisser envahir par la peur, la terreur? Je ne sais pas. Pour ma part, je n’ai qu’une envie, créer ma propre cellule antiterroriste. Anticancer. Antisouffrance. Mon amie se bat. Elle est forte. Je suis de tout cœur avec elle. Je l’attends. Je l’espère. Je l’aime.

Pendant ce temps…
… en Afghanistan , une autre cellule antiextrémiste — constituée de femmes, d’hommes, d’enfants et de soldats courageux — livre un combat tout aussi important, pour la liberté, celui-là. Au moment d’écrire ces lignes, les talibans intensifiaient leurs actes de violence contre le peuple afghan, jurant d’attaquer les bureaux de scrutin afin de perturber les élections prévues à la fin d’août. Pour les femmes, ce genre de menaces est presque monnaie courante, elles qui paient de leur liberté et parfois même de leur vie le lourd tribut de l’intolérance. Elles, dont les droits sont plus que jamais bafoués malgré l’éviction des insurgés en 2001. Elles, qui se déplacent — tels des fantômes bleus et marron — couvertes de la tête aux pieds, frémissant au moindre battement de taliban.
Une cellule cible dans un conflit insoluble.

Pendant ce temps…
… au Québec , le ministre de la Santé, Yves Bolduc, nous a donné des chaleurs! Alors que le projet de loi 34 voulait obliger les cliniques privées d’avortement à se transformer en blocs opératoires et risquait ainsi de restreindre l’accès aux interruptions volontaires de grossesse, les femmes bouillaient. (Quand une cellule embryonnaire devient aussi grosse que l’oeuf!) Un droit aussi durement acquis que celui-là ne peut en aucun cas être menacé par une question de privatisation. Mais quelle mouche avait donc piqué le ministre? La mouche du sommeil? Celle qui anesthésie le sens commun? Heureusement, il a fait volteface (merci au Collège des médecins). Ouf! On a eu chaud. Restons tout de même éveillées…

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