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3 décembre 2008

Moments forts en Zambie

Classé dans : Aventures et évasions — Tags : Linda Priestley @ 15:42

Mardi 2 décembre. Jour 4 pour moi ici, en Zambie. Le plus rempli… et le plus enrichissant jusqu’à présent. Je vous fais grâce de tous les détails (la première version de ce blogue comportait presque 6 pages de texte!). Faut bien que je vous laisse quelque chose à vous mettre sous la dent (à lire dans le magazine Vita version papier- qui paraîtra dans un des numéro suivants). J’ai donc décidé de raconter ma journée par moments forts. Les voici dans le désordre, car ils sont tous importants et me tiennent à cœur.

Deux initiations après 40 ans :
1-    Ma première nuit sous un moustiquaire africain.
2-    Je me suis fait piquer par un maringouin… et pour la première fois de ma vie, j’ai paniqué big time! Et si j’attrapais la malaria? «Tu le sauras dans 7 jours si oui ou non tu as été contaminée ou non», me disent les gens de Care. Le lendemain, ces mêmes personnes m’assurent qu’elles se sont un tantinet moquées de moi. Merci les amis, c’est vraiment charitable de votre part de me foutre ainsi la frousse! :0)

Moment vista: Les routes ici sont fascinantes. Cahoteuses à souhait (attention, les grandes comme moi doivent veiller à ne pas lever la tête trop souvent au risque de se la cogner contre le toit de la jeep), mais jalonnées de champs immenses, de petites bicoques en bois ou en pierre, avec toits de paille, de quelques grappes de bâtiments commerciaux, de magasins (pour acheter quand les moyens le permettent quelques denrées alimentaires, comme poulets, poissons, fruits et légumes, ou vêtements). Tout le long du chemin, on croise et on dépasse des Zambiens à bicyclette, des enfants trop mignons qui nous envoient la main, des femmes qui reviennent des champs avec des pots en terre cuite ou des paniers, posés en équilibre sur leur tête et remplis de la récolte du jour.

Moment confus : Ma rencontre avec le staff de CARE qui s’occupe des programmes d’aide communautaire. J’y perds souvent mon latin entre tous ces acronymes d’organismes de charité, l’énumération des régions couvertes par les programmes et la description des programmes eux-mêmes. Mais je retiens toutefois la passion, le dévouement, l’éloquence, la persévérance et la foi dont fait preuve chaque membre de ce groupe. Une fois leur timidité surmontée, hommes et femmes décrivent le programme qui leur a été assigné avec conviction, ferveur et compétence. Ce pays a beau être pauvre, il est riche en matière humaine!

Moment touchant : La plupart des habitants d’un tout petit village, Mzime, (deux centaines de personnes, pas plus), se déplacent pour venir nous rencontrer. Notre visite est leur jour de fête, l’occasion de briser leur monotonie quotidienne. À vos postes les interprètes : le dialecte parlé ici est le Chiwa. Mais on comprend la joie qu’ils éprouvent en nous voyant rien qu’à leur façon de nous sourire et de nous serrer la main, parfois le bras.

Moment cocasse:
Une vingtaine de villageoises invitent les femmes de notre groupe, c’est-à-dire Louise, Jessica et moi, à pénétrer dans une petite pièce sombre où elles nous font une démonstration du Chimwali, danse destinée à préparer les jeunes filles au mariage… Vous l’aurez deviné, il s’agit d’un cours d’initiation sexuelle (ou l’art de plaire à son mari). Une autre première après 40 ans pour moi : assister à un numéro de danse assez évocateur, exécuté par une fille aux seins nus… Et avec aucun homme dans les parages.

Moment Une star de l’aménagement paysager est née :
Dans un autre village, nous faisons la connaissance de Phiri, une femme de 64 ans qui, malgré son visage ravagé par les épreuves, darde sur nous un regard vif et intelligent. Depuis un an, Phiri reçoit de l’argent d’un programme d’aide sociale pour les personnes âgées, qui lui permet de mettre de la nourriture sur sa table. Elle a même été en mesure de se bâtir une nouvelle maison. C’est Phiri elle-même qui l’a conçue, fait venir les matériaux (de la brique surtout) et « tricoter » le toit en paille. Mais cette pro de la réno ne veut pas s’arrêter là : elle rêve de se construire un toit en métal. Pour une meilleure protection, lui demande-t-on? La réponse est tout autre: « Je veux un toit en métal pour faire différent des autres villageois!».

Souvenirs impérissables de la journée: La profusion des mangues qui tombent des arbres, les jeunes enfants qui, pour la plupart, sont en train de vivre, sans le savoir, les plus belles années de leur vie (je cherche un moyen de leur faire une place dans ma valise), les femmes dévouées qui veulent aider les autres… Et ces mêmes femmes qui me répondent quand je leur demande leur âge : « Hum oui. Hum oui» (c’est leur façon d’éviter la question), parce qu’elles ne le savent tout simplement pas. Alors vous pensez. Les rides, les cheveux gris, elles s’en foutent complètement. Quand je pense qu’ici, on en fait une véritable obsession… Ça fait réfléchir.

Linda Priestley, rédactrice en chef adjointe et responsable santé au magazine Vita, accompagne une équipe de CARE Canada en Afrique. Pour en savoir plus sur son périple, lisez  les autres messages de son blogue, ainsi que la première page de son carnet de voyage.

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